Quantification du stress mécanique

La quantification du stress mécanique, c’est le cheval de bataille de l’équipe de la clinique du coureur et de son créateur Blaise Dubois. Cette quantification est l’outil par excellence dans la prévention et la rééducation des blessures tissulaires d’origine non traumatique. C’est un outil de traitement utilisé par des milliers de professionnels de la santé : physiothérapeutes, médecins, entraîneurs, préparateurs physiques.

Définition

Le corps humain est composé de nombreux tissus : os, muscles, tendons, cartilages, nerfs, etc. Ces tissus sont soumis à de nombreuses tensions mécaniques tout au long de la journée et plus particulièrement lors d’une pratique sportive. L’organisme subit différentes forces dites de tension, de compression ou de torsion qui doivent être considérées dans la quantification du stress mécanique global.

Différences en fonction du sport

Chaque sport est différent et exerce une quantité et une localisation du stress variable sur les tissus. En course à pied par exemple, le tendon d’Achille est extrêmement sollicité et stressé au travers des sauts explosifs, de la pliométrie ou des courses à haute intensité. En revanche, la natation ou le vélo sont bien moins traumatisants pour cette zone tissulaire.

Stress mécanique et individus

Par ailleurs, chaque personne possède une capacité maximale d’adaptation. Un sédentaire bénéficie d’une capacité bien inférieure à celle d’un sportif régulier. Cette capacité correspond à la quantité maximale de stress que les tissus sont capables d’encaisser pour générer une adaptation et progresser. Au-delà de cette limite, la dégradation des tissus est plus importante que la capacité de reconstruction du corps. En accumulant les stimulations au-delà de cette limite, on ouvre la porte aux blessures par surutilisations. Cela représente la grande majorité des blessures non traumatiques (80%). On y retrouve notamment les célèbres tendinopathies, périostites, fasciites plantaires…

Signaux à écouter

Toutefois, le corps humain est bien fait. Lorsque sa capacité maximale est atteinte, il envoie des signaux d’alerte. La douleur est le signal le plus important. Il est donc indispensable de la considérer et de noter sa venue durant, après ou le lendemain d’un effort trop important. La raideur matinale et le gonflement sont d’autres marqueurs indiquant que la capacité maximale a été atteinte et qu’il faut modifier ses paramètres d’entraînement ou opérer une phase de repos transitoire.

L’idéal est de stresser minimalement le corps, de façon régulière pour favoriser des phénomènes d’adaptation et de renforcement de l’organisme. Il faut éviter de franchir la capacité maximale d’adaptation au risque de se blesser. L’inactivité est également à proscrire car elle est source de désadaptation et d’encaissement minimale de stress mécanique. L’image ci-dessous, tirée de la clinique du coureur, illustre parfaitement la logique de cette quantification du stress mécanique.

Enfin, des facteurs externes peuvent influencer votre ressenti et votre capacité à tolérer le stress mécanique. L’anxiété, la fatigue, le stress psychologique ou encore certaines conditions climatiques peuvent contribuer à une augmentation de la vulnérabilité du corps et une diminution de sa capacité à guérir. De manière similaire, être actif, optimiste, heureux et reposé facilite les adaptations.

Références
https://runningsportsante.com/la-quantification-du-stress-mecanique-qsm/
https://lacliniqueducoureur.com/quantification-du-stress-mecanique

À propos de l'auteur

Maxime Grenot

Co-fondateur

Traileur professionnel, physiothérapeute du sport spécialisé dans le traitement des pathologies liées aux sports d’endurance, ostéopathe, préparateur physique.

Plus d'articles de l'auteur